Octobre Rose et maladie chronique au travail

Depuis 1994, Octobre Rose sensibilise au cancer du sein. Comment les entreprises peuvent-elles améliorer le quotidien de leurs employés concernés par la maladie chronique au travail ?

Octobre Rose et maladie chronique au travail

Le mois d’octobre fait écho à une cause qui touche de nombreuses personnes, de nombreuses familles et qui bouleverse leur quotidien, dans leur vie personnelle et au travail.

Depuis 1994 en France, Octobre Rose est une campagne annuelle menée par l'association Ruban Rose qui permet de sensibiliser le grand public au dépistage du cancer du sein, la première cause de mortalité par cancer chez les femmes, et de récolter des fonds pour la recherche médicale et scientifique.

En France, 1 femme sur 8 risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie. Une prise en charge précoce d'un cancer du sein permet une guérison à 5 ans de 90%. D'où l'intérêt de connaître les signes d'alerte et de participer à un dépistage régulier.

En 2022, la 29e édition d'Octobre Rose a lieu du samedi 1er octobre jusqu'au lundi 31 octobre. Pendant un mois, de nombreuses manifestations et événements sont organisés au profit de la recherche médicale et scientifique et pour sensibiliser au dépistage précoce au cancer du sein.


Cette période est aussi l’occasion de rappeler que les entreprises ont un rôle important à jouer dans l’accompagnement de la maladie chronique qui touche 1 salarié (f/h/nb) sur 5 en France.

Le plan national 2007-2011 pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques établi par le ministère de la Santé tente une définition. La maladie chronique évolutive correspond à un état pathologique appelé à durer. Ce dernier entraîne une limitation fonctionnelle de l'activité, la dépendance à un médicament et la nécessité de s'inscrire dans un parcours de soins médico-social. Sclérose en plaques, maladies cardio-vasculaires, polyarthrites rhumatoïdes, VIH-sida, cancer, mais aussi asthme, diabète ou endométriose entrent dans ce vaste champ.

Comment les entreprises peuvent-elles alors accompagner avec efficacité les salariés concernés ? Comment éviter de les exclure, et leur assurer une égalité de traitement ?

20 millions de personnes en France sont atteintes de maladies chroniques, ces pathologies longues durées pour lesquelles il n’existe pas d’espoir de guérison dans les conditions actuelles du savoir médical (source ministère de la santé).Ce sujet doit être un projet phare de l’entreprise et des directions RH/RSE.

A l’horizon 2025, un salarié sur quatre sera porteur au moins d’une maladie chronique*
Rappelons que si 80 % des salariés atteints de maladie chronique évolutive sont en poste au moment du diagnostic, un tiers d’entre eux ne sont plus actifs deux ans plus tard. Ce triste chiffre démontre que le maintien en emploi de ces salariés reste encore un enjeu de taille.

Être atteint d’une maladie chronique, c’est osciller entre des moments où on est en forme et plus disponible pour l’entreprise, et d’autres où on a besoin que l’entreprise s’adapte. L’organisation doit être souple pour permettre une qualité de vie au travail de la personne atteinte de maladie chronique et répondre aux exigences de performance de l’entreprise.  60 % des personnes qui ont un cancer en guérissent selon la Ligue nationale contre le cancer.

Que dit la loi sur la maladie chronique en entreprise ?

Il n’y a aucune obligation d’évoquer son état de santé au travail. Dans tous les cas, le salarié est protégé par la loi : au nom du droit au respect de la vie privée, l’employeur ne peut pas exiger d’informations sur la vie personnelle ni sur l’état de santé de ses salariés ; et le secret médical interdit de transmettre à l’employeur toute information médicale, y compris celle recueillie par le médecin du travail. Ces deux éléments constituent ainsi une protection lorsque l’environnement professionnel ne semble pas sécurisant.

Parler de sa maladie relève donc d’une décision personnelle, dans le but de réfléchir aux aménagements permettant la poursuite de l’activité professionnelle.Ceux-ci sont le fruit d’un long cheminement et nécessitent des échanges avec différents interlocuteurs.

Quelles démarches pour déclarer sa maladie en entreprise ?

Une première étape peut être de solliciter les acteurs du maintien en emploi. Ce dispositif recouvre les mesures permettant d’accompagner les personnes avec un problème de santé ou un handicap, pour conserver un emploi. De nombreux acteurs se coordonnent pour assurer une continuité dans le parcours : la CPAM, le Service de Santé et de Prévention au Travail, La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), Cap Emploi, l’Agefiph…

Dans un deuxième temps, après s’être assuré de la politique de l’entreprise en matière de santé et de handicap, il est possible d’évoquer ses besoins au service des ressources humaines ou à son encadrement, puisqu’ils sont les interlocuteurs indispensables pour valider et formaliser des aménagements.

Nommer sa pathologie n’est pas toujours nécessaire. Les échanges doivent demeurer centrés sur les tâches réelles exigées, ce que l’on ne peut plus faire concrètement, ce que l’on peut encore faire. Rester le plus professionnel possible, sans entrer dans le détail des autres sphères, permet d’éviter tout risque de dérive.

Voir le guide complet Axa : En forme au travail

Et du côté de l’entreprise, comment accompagner ses employés (f/h/nb) ?

Sensibiliser, libérer la parole sur la maladie

La sensibilisation des collaborateurs peut s'effectuer à l'appui parcours de sensibilisation ou bien par la valorisation de rôles modèles qui osent parler de leur maladie et de leur conciliation avec la vie au travail.

89 % des Français interrogés par le collectif (SEP) indiquent d'ailleurs que des dispositifs pratiques d'accompagnement auraient des répercussions bénéfiques sur l'ensemble des salariés.

Assouplir l'organisation

Prêter une attention toute particulière à l'ergonomie des postes de travail est capital. Les maladies chroniques évolutives engendrent des incapacités plus ou moins importantes et, en ces circonstances, une révision régulière des aménagements s'impose en fonction de l'évolution de la maladie.

Autres possibilités : l'employeur peut autoriser une variabilité des horaires et un allégement de la charge de travail.

Et au plan pratique, simplifier certains accès, aux sanitaires par exemple. 89 % des Français interrogés par le collectif Travail & SEP se montrent favorables à ce que les salariés atteints d'une maladie chronique puissent recourir au télétravail et disposer de critères d'évaluation professionnelle adaptés (88 %). Dans d'autres cas, certains de ces collaborateurs pourront obtenir la qualité de travailleurs handicapés.

Cancer et emploi

Plusieurs entreprises ont mis en place des bonnes pratiques pour favoriser le retour à l'emploi après un cancer. Cancer@Work, association reconnue d'intérêt général créée en 2012 par Anne-Sophie Tuszynski, Cancer@Work est le 1er Club d’entreprises dédié au sujet du cancer de la maladie au travail avec plus de 100 entreprises adhérentes.

Découvrir les témoignages d’entreprises engagées réalisés pour les 10 ans de l’association Cancer @ Work

L'endométriose au travail

Douleurs pelviennes, règles abondantes, mal de dos… L'endométriose complique la vie d'une femme sur dix en France. Elle vient d'être reconnue affection longue durée (ALD) et fait l'objet d'une campagne de lutte nationale.

Cette reconnaissance ouvre aux malades des droits comme la prise en charge à 100 % par l'Assurance-maladie et facilite certains aménagements de travail (notamment pour se rendre à des rendez-vous médicaux) de même que les arrêts maladie en réduisant le délai de carence qui n'est plus retenu que pour le premier arrêt de travail pendant 3 ans, selon le texte voté à l'Assemblée.

De rares entreprises ont opté pour la création d'un congé menstruel. Ce recours n'existe aujourd'hui que dans peu de pays, comme au Japon, depuis 1947…En France, il n'existe pas, mais en avril 2021, une société coopérative de Montpellier, l'a instauré pour la première fois, après qu'un questionnaire anonyme a révélé que 9 salariées sur 16 avaient des règles douloureuses.
Tout savoir sur l'endométriose avec LyvApp

La maladie chronique en entreprise est une diversité que nous adressons au sein de Mixity en accompagnant nos clients dans leurs plans d’actions et leur dispositifs RH afin de permettre aux employés (f/h/nb) en situation de maladie chronique de se sentir pleinement inclus et soutenus dans leur équipe et leur organisation.

Vous avez un projet en lien avec ces enjeux d’inclusion santé/bien-être au travail ? Nous contacter


* On distingue quatre familles de maladie chroniques : les affections cardiovasculaires (hypertension…) : 32 %, le diabète : 25 %, les cancers : 20 % et les affections psycho-psychiatriques : 14 %.